Page 12 - #PSLMaVille Numero 16

h istoire Il était une fois à Port Saint Louis
Passe ton bac
d'abord...
On parle à nouveau du pont qui remplacerait le bac de
Barcarin, « Arlésienne » dont il n'est pas question de discuter
ici, mais c'est l'occasion de relater une partie de l'histoire des
bacs qui ont relié l'île de Camargue au Plan du Bourg.
Je n'évoquerai que les bacs attestés sur le territoire qui est
aujourd'hui celui de notre commune.
Ces bacs étaient à rames pour les plus anciens, à traille
pendulaire ensuite (un corps mort au milieu du fleuve, fixé à un
flotteur avec un câble arrimé à ce dernier) : on halait pour la
première partie de la traversée et on laissait filer pour la
seconde en décrivant effectivement un mouvement pendulaire.
Cette technique de la traille fut celle utilisée pour le premier
bac de Barcarin au début des années 30 afin de relier Salin
de Giraud au reste du département, plus tard furent mis en
service les bacs automoteurs que nous connaissons et dont
la taille augmentera régulièrement.
Un bac est identifié avant 1587 sur le bras de l’escale au Plan
du Bourg au niveau du mas de la Porcelette (illustration n° 1).
Sur le canal des Launes (Cf. le précédent magazine municipal),
entre Barcarin et le sud du mas du Grand Peloux on établit un
bac vers 1715/1720 et son exploitation est probable jusque
bien aprés la Révolution (illustration n° 2 et 3).
1 En fibres végétales!
2 Ensuite fut élaborée la technique de la chaine mouillée dans le lit du fleuve qui servait à la traction : c'est le touage).
« Le battement de la machine et le grincement de la chaîne de touage dévidée sur le pont (… ) ne s'entendaient que de très loin, dans un bruit monotone et berceur
élargi jusqu'aux deux rives avec les écumes du sillage. »
(A. Daudet, Évangéliste)
3 Du verbe ouir c'est à dire entendre
#12
Avant 1587 « la rupture du Rhône » passait
par les marais de l'Escale entre le mas de la
Porcelette et la bergerie de la Favouillane.
Aprés le nouveau changement de cours du Rhône le bac à traille à peu prés à
l'endroit qui ne s'appelle pas encore Barcarin.
Délibération du Conseil Municipal d'Arles du 2 janvier 1791 :
« Mr le président a ensuite exposé que la ferme générale
n’entend plus se charger du payement du batelier placé au
canal des Launes, cet établissement utile et meme
indispensable pour la communauté de la Camargue au Plan du
Bourg doit ètre incessamment ètre entretenu, il faut demander
d’y ètre authorisé et de continuer Pierre Japer employé à ce
bac depuis plusieurs années.
Sur quoy oui Mr le substitut du procureur de la commune, il
acte délibère d’entretenir le bac du Japon au frais de la
commune et cependant messieurs les officiers municipaux
sont priés et authorisés de poursuivre le payement et l’entretien
de ce bac par qui de droit, et en attendant que le même batelier
sera continué. »
Georges Flangakis
Pour l'association « Les mots et les mets ».
Merci à Michel Morra pour l'autorisation d'exploiter ses
recherches.
ort saint louis du rhône